Théologie : une science ?
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- Version n° 4 du 20-03-2024
Lorsqu'une science ne peut plus être critiquée … elle n'est plus une science, mais un dogme plus ou moins figé.
La théologie est une discipline (forcément très hypothétique) qui peut et doit toujours progresser et c'est en la poussant dans ses retranchements que peuvent surgir de nouveaux bourgeons. Je peux critiquer la discipline sans remettre en cause son objet : Dieu lui-même !
De par cet objet même, elle commence là où s'arrêtent toutes les autres (philosophie, sociologie, psychologie, physique, archéologie, … ) : elle doit en tenir compte et s'adapter lorsque son territoire antérieur est rogné par le développement des connaissances (ex : la Genèse est devenue une allégorie que St-Paul prenait pour une réalité et en tirait des conséquences qui, à l'époque, paraissaient logiques).
L'humilité n'est pas la servilité et elle est requise dans toutes les sciences dont chacune, aujourd'hui, est le fruit du travail de millions de chercheurs au fil des ans : la théologie n'y déroge pas.
Dogmes d'aujourd'hui
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- Version n° 7 du 21-10-2024
Bien des incompréhensions proviennent de l'emploi des mots d'un langage "traditionnel" qui n'ont plus le même sens aujourd'hui : comment peut-on espérer être compris si on n'utilise pas la sémantique de son interlocuteur ?
"Sauvé" voudrait dire "divinisable" m'a-t-on expliqué : voilà qui est évident !
Cela conduit à clarifier ce que je souhaiterais de la théologie en tant que discipline :
- Interpréter les textes anciens en fonction de la culture, des connaissances et des croyances de l'époque de leur rédaction. (cela se pratique)
- Ne pas esquiver le flou de l'hébreu ou de l'araméen en en donnant une interprétation certaine. (ce n'est pas toujours évident)
- Etre conscient qu'une phrase prononcée en araméen, puis transmise oralement en hébreux pendant au moins un demi-siècle avant son écriture en grec, suivi d'une traduction en latin et finalement exprimée en français, peut connaître de sérieuses altérations. (une expression laissant une place au "probablement" n'est pas fréquente … )
- Il faut ensuite passer au filtre des connaissances d'aujourd'hui pour :
- en retirer les inexactitudes scientifiques (la Genèse, le premier homme pécheur, … ) ou
- tenir compte de la notion d'indécidables (nombre d'affirmations de la doctrine sont indémontrables et irréfutables et donc des convictions, non des certitudes) ou
- assumer les conséquences de notre compréhension actuelle de Dieu : Il est aimant et non fouettard.
- La cohérence d'ensemble doit ensuite être passée au crible de la logique. (le rôle de l'Esprit lors de l'incarnation selon Matthieu ou Jean … )
- Pour terminer, il faut exprimer cette vérité épurée (mais pas déformée) dans le langage de son interlocuteur qui n'est plus un citoyen du IV ou XVII siècle.
Il y a du pain sur la planche …