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Le catholicisme a besoin d'approfondir le sujet. Du temps de ma jeunesse, on m'a présenté l'idéal conjugal comme la pratique de l'union dans le seul but de la procréation et donc à réserver, si possible, aux seuls moments fécondables, en acceptant autant d'enfants que la nature voudrait bien en procurer !
On recommandait aux épouses de “se laisser faire” … en essayant de ne pas y trouver de plaisir !
Une vision de refoulés.

Pendant longtemps les hommes ont pensé que les ennuis de la vie étaient la manifestation du mécontentement de dieux dont il fallait calmer le courroux ou se concilier la bienveillance par des sacrifices.
Plus on voulait obtenir satisfaction, plus l'objet du sacrifice devait être précieux. Le summum fut d'offrir son fils ainé (et, dans le cas d'Abraham, d'autant plus remarquable qu'il était unique et seule source possible d'une descendance considérée alors comme une bénédiction de Dieu). Après les humains, ce furent les animaux (et ce n'est pas fin : le bouc émissaire) qui continuèrent d'en faire les frais.
Jésus est venu expliquer que ce n'est pas ce que Dieu demande, mais une conversion du cœur.

Curieusement, l'église a réintroduit cette notion de sacrifice en valorisant (outre mesure ? ) l'abstention sexuelle qui prive de l'un des plus intenses, sinon le premier, plaisir charnel (les autres grands polluants sont le pouvoir qui est d'ordre intellectuel et l'argent qui stagne au niveau matériel). Ce sacrifice s'exprime en particulier dans l'exigence explicite du célibat pour les prêtres. Son attitude vis-à-vis des autres "péchés capitaux" est plus pondérée …
Comment un père digne de ce nom pourrait-il demander ce genre de sacrifice à un enfant ? Comment un Dieu qui irradie l'Amour et veut le bonheur de ses créatures peut-il demander cela ? N'y a-t-il pas là un faux sens de la théologie ?

Trois manières de pratiquer en couple un acte sexuel :

  • Prendre son plaisir sans se soucier du partenaire, voire en le déconsidérant : la pornographie.
  • Recevoir et donner du plaisir dans un échange qui reste essentiellement au niveau des sensations physiques : l'érotisme.
  • Se rapprocher d'une fusion des personnes en y joignant des sentiments : l'amour.

L'ascèse est d'un autre ordre : une restriction pondérée que l'on s'impose volontairement pour donner plus d'espace à l'esprit.

La sexualité n'est ni bonne ni mauvaise, c'est son usage égoïste ou excessif qui est condamnable … comme pour les autres plaisirs charnels (gastronomie, farniente, sport, … ).