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On constate une désertion des église le dimanche. Pourquoi ?

Je ne pense pas que les fidèles aient perdu la foi (les craintes ont pu, au contraire, pousser à réfléchir à l'essentiel), mais il y a eu une prise de conscience que la manière dont l'église présente son message n'est plus pertinent.

Ce décalage se situe aussi bien dans la forme que dans le fond.

  • Sur la forme, la liturgie n'a pas vraiment évoluée depuis les siècles de l'église triomphante. On est passé d'assister à participer, le latin a été abandonné, mais le vocabulaire a peu changé. On est resté dans un cérémonial inspiré des signes de déférence rendus aux souverains. Comment la faire évoluer pour que les jeunes y trouvent la joie des rencontres lors d'un concert de rock ou … des JMJ ?
  • Sur le fond, la croissance culturelle de beaucoup dans le monde développé entraine leur capacité critique. Des affirmations approximatives ou peu compatibles avec les données de la science et de la philosophie ne passent plus.
    Des dogmes sont exprimés en termes trop flous : on met un mot sur un mystère sans en donner le sens (génère, procède, Tradition, ex cathedra, … ). D'autres sont triturés pour les rendre compatibles avec les découvertes de la raison (péché originel et premier homme, conception virginale et vrai homme, immaculée conception et liberté en absence de concupiscence, … ).

Il est clair que les abus sexuels de prêtres doivent être dénoncés et réparés … autant que faire se peut, mais c'est un phénomène qui concerne toutes les organisations de la société. C'est une étape vers une plus juste appréciation de la vérité par la collectivité : un pas vers l'amorisation qui demande le respect de l'autre. La crise de l'église est plus profonde : son "marketing" n'est plus pertinent pour la couche la plus cultivée de la population.

L'importance accordée à l'étude de la Bible me paraît abusive (surtout l'AT) car s'il est intéressant de découvrir comment l'Esprit a permis au peuple juif de faire évoluer petit à petit sa conception de la divinité, il s'agit du passé alors qu'il faut une église tournée vers le futur. Il faut partir de notre compréhension d'aujourd'hui pour chercher à découvrir de nouvelles facettes de notre Dieu Trinité dont émane de l'Amour que tout homme est appelé à partager par sa divinisation. Ce discours à partir de l'Amour peut s'adapter à tous les publics pour concevoir une formulation adaptée aussi bien à une piété populaire qu'à une frange plus instruite et capable d'une approche plus conceptuelle.