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Plusieurs moines et moniales ont eu l'occasion de me confier que, pour eux, le vœu le plus difficile à supporter est celui d'obéissance.

Certes, au moins pour les bénédictins et analogues, est-il précisé que c'est "selon la règle de St-Benoit", mais j'entends aussi souvent qu'il faut en conséquence renoncer à sa "volonté propre".

Le bon fonctionnement d'une communauté demande un minimum de discipline, mais s'en remettre totalement à un supérieur qui n'est qu'un humain me parait excessif. Le souci de trouver une solution acceptable est heureusement pour beaucoup de supérieur(e)s le chemin emprunté, mais le danger d'abuser de la loi existe trop.

On sait à quel point cet engagement peut conduire à des dérives et je préfère la manière dont, dans le mariage, cette nécessité est exprimée par la notion "d'assistance en toutes circonstances". Les concessions que l'on est conduit à accepter en couple sont aussi des "renoncements à la volonté propre", mais formulées d'une manière égalitaire, positive et non hiérarchique, négative.

Dans le mariage, il n'y a pas d'engagement d'obéir à l'autre même si, dans la pratique, cela se produit.

Il y a potentiellement, dans cette perception de l'obéissance, l'acceptation de renoncer à l'épanouissement de ses talents. Il faudrait que ce soit le hiérarchique qui se voit imposer le devoir de rechercher l'épanouissement du subordonné (j'introduisais dans les définitions de fonctions en entreprise, le devoir de "transformer en compétences les aptitudes des collaborateurs").

Ici aussi, une évolution des comportements dans l'église est nécessaire : il faut se libérer d'une attitude un peu servile du rapport hiérarchique.