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Un défi de l'église est, à partir d'un même fond de vérité, d'adapter la forme du message (y compris liturgique) à tous ses "publics" qui sont si divers qu'une gamme "d'offres adaptées" me semble indispensable : une véritable démarche "marketing" (au sens noble du terme : fournir à l'autre ce dont il pense avoir besoin … quitte à lui souffler des idées complémentaires) pour l'évangélisation et la proposition de la foi.

Ces offres varieront, entre autres, en fonction du degré de culture des croyants : la foi, qui comporte une partie conviction profonde "ressentie" et une autre relevant de la volonté, va s'exprimer et se nourrir de signes (rites, cultes, … ) différents.

Pour les plus "petits", un appel à la sensibilité (le beau, le majestueux, le mystérieux, … ) est, sans doute, indispensable, mais les vérités sous-jacentes ne doivent pas être déformées : exprimées en termes simples, peut-être simplificateurs, mais pas simplistes ou complaisants.

Les plus "évolués" doivent accepter cette présentation qui peut les irriter : à eux, au nom de l'union de tous, de rajouter intérieurement plus de nuances. C'est à eux de s'adapter, quitte à fouiller plus profondément lorsqu'ils sont ensemble : il vaut mieux se rassembler sur le plus petit dénominateur commun que sur la moyenne, sinon les "petits" sont sacrifiés.

Cette nécessaire adaptation aux "publics", doit permettre à la communauté de se rassembler tous ensemble. Ne peut-on imaginer que, basées sur les lectures de la Bible (AT et NT) les textes du missel en soient un commentaire de niveau intellectuellement élevé (mais pas en langage irréel ! ) cependant que l'homélie en soit une traduction, en termes simples, des implications concrètes.

Une sorte de décentralisation d'une partie de la liturgie au niveau diocésain voire paroissial serait nécessaire  : un cœur de messe commun, mais des moments plus sur mesure (venant en complément facultatif du tronc commun ?) fonction de l'assistance … mais cela suppose des animateurs capables d'imaginer cette adaptation.

En somme, l'église pourrait s'inspirer d'un principe de management de grands groupes internationaux : "penser global, agir local". Au niveau global, la doctrine serait commune, mais la pratique serait multiple et beaucoup plus décentralisée.

Dans tous les cas les phases alambiquées ou trop lyriques, voire inexactes sont à éliminer.