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  • Les bases

La force d'un raisonnement est subordonnée à celle de ses bases (axiomes, postulats, principes, … ).

Sur la base des connaissances et croyances de son époque,St Paul écrit que, par suite du péché du premier homme, la mort est arrivée. St Augustin dénomme cette affirmation "péché originel" qui se transmet à tout homme dès sa naissance.

La Tradition prétend que le péché originel a affaibli les capacités humaines : faut-il comprendre que l'hypothétique Adam était pleinement conscient, mais plus ses successeurs ?

Le péché originel a certes affaibli les capacités humaines (dérèglement de l’harmonie corps & âme = concupiscence) mais sans les corrompre.

  • Les développements

La notion d'un premier homme doué d'une conscience capable de discerner un refus de Dieu est, dans l'état actuel de nos connaissances, fort improbable compte tenu de la manière dont l'évolution a transformé l'énergie initiale en structures de matière de plus en plus complexe pour y voir progressivement surgir la sensibilité au sein des animaux.

L'évolution de la vie ayant conduit des premières cellules aux premiers homos ne mène pas, d'une manière évidente, à l'apparition soudaine d'une conscience réflexive capable de différentier le bien et le mal au point d'être capable de rejeter l'Amour. Les homos sont issus de l'évolution de primates dont le chimpanzé est aussi un descendant … auquel d'entre eux faut-il attribuer cette capacité soudaine : Autralopithèque, habilis, ergaster, erectus, Néandertal, sapiens ?

La mort n'est pas apparue avec le premier homo conscient, mais dès la première cellule quelques milliards d'années plus tôt.

Les premiers proto-humain se sont comportés comme les animaux d'alors luttant pour survivre : ont-ils plus que d'autres espèces eut tendance à tuer leurs congénères pour limiter la concurrence … ou l'exacerber ?

Je pense que la conscience n'est apparue que progressivement et par instant fugace avant de s'implanter durablement petit à petit sans qu'il y ait eu à proprement parler de premier homme au sens de la Bible. La réalité, telle que connue aujourd'hui, est à la fois plus merveilleuse et plus complexe que ce que les auteurs de la Genèse ont imaginé.

On peut ajouter que l'étude de l'évolution de la Terre n'a jamais laissé place à la période idyllique du jardin d'Eden … ce ne fut longtemps que fureur de la nature et ce n'est pas fini (tremblement de terre, volcans, pandémie, … ) !

Il ne me semble pas que Jésus ait évoqué ce dogme ou que les St Paul et Augustin soient infaillibles.

  • Les conséquences

Les théologiens énoncent maintenant :

      • l'idée d'un premier homme (ne faudrait-il pas un couple pour générer une descendance ?), issu du monde animal et doué d'un coup d'une conscience éclairée n'est pas remis en cause.
      • la mort se dédouble en mort biologique du corps qui se sépare de l'âme et mort de l'âme qui se sépare de Dieu, mais pour une âme réputée immortelle, c'est étonnant de l'imaginer mortelle …
      • le péché n'est plus unique, mais se divise en deux celui effectué par le premier homme et celui dont chaque homme se voit doté à la naissance, mais qui n'est plus un péché, car devenu la concupiscence, c'est-à-dire la tendance à être attiré par le mal.
      • le mot originel a généré lui-même deux enfants : originant pour Adam et originé pour ses successeurs.
  • Conclusion

Plutôt que de reconnaitre que St Paul s'est trompé (pas fauté !) dans l'expression d'une intuition probablement peu claire pour lui et St Augustin dans son interprétation, les théologiens ont trituré les mots pour leur faire signifier ce que leurs auteurs n'y ont sans doute pas mis.

Si c'est le péché originel qui introduit la concupiscence dont l'attirance à pécher, cela veut dire qu'avant la faute d'Adam, il n'y avait pas de tentation et pourtant il en est bien évoqué une avec la pomme : il y a quelque chose d'incohérent …

Le péché n'est-il pas tout simplement la conséquence de notre faiblesse dans la gestion de notre liberté conséquence de l'Amour ? A quel âge le bébé commence-t-il de pécher ?

Est-il faux de dire que la concupiscence est tout simplement une conséquence de l'Amour selon le raisonnement : il n'y a pas d'amour sans respect de la liberté de l'autre, il n'y a pas de liberté sans être face au choix du bien ou du mal, ce tiraillement entre les deux est la tentation et, compte tenu de la faiblesse de l'homme, le mauvais choix est le péché.

De son côté la tentation serait initiée, non par nous-même, mais pas un tiers autre humain ou ange déchu. Pourquoi pas, mais si Marie n'a connu que la moitié des sources du péché c'est tout de même troublant ?