Philosophie, science et théologie
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- Version n° 6 du 12-10-2024
Face au mystère de la création, chacune de ces disciplines à son mot à dire.
Lorsqu'on pense que l'univers est une création, la philosophie trouve logique d'en conclure qu'il y a un créateur, mais il faut alors admettre qu'il est incréé, ce qui paraît illogique et dépasse notre entendement.
Si on admet l'existence d'un créateur, on peut chercher à en cerner des caractéristiques.
La science apporte un premier élément de réponse : l'étude de l'évolution de l'Univers montre que le comportement de la matière est largement (pas encore complètement) intelligible : à partir de cinq particules élémentaires stables soumises à l'action de quatre forces (sans doute cinq avec l'énergie sombre), on peut expliquer comment s'est réalisé petit-à-petit leur assemblage pour passer du premier atome au sapiens.
C'est un système d'une simplicité théorique sidérante conduisant à une complexité incroyable : une sorte de Lego qui assemble cinq briques de base selon quatre modes d'assemblage différents. Ce couple simplicité / complexité est le signe d'une intelligence prodigieuse.
La théologie va réfléchir à bien d'autres facettes de ce créateur, mais chacune des croyances qu'elle énoncera sera à la fois indémontrable et irréfutable (sinon on retombe dans la philosophie ou la science), mais ne doit pas être en contradiction avec ce que ces disciplines constatent.
Lorsqu'une religion élabore toute une série de croyances, cet ensemble, lui aussi, ne doit pas faire apparaitre de contradictions internes entre elles.
La théologie doit reconnaître que les croyances qu'elle émet relèvent donc du domaine des convictions et non des certitudes.
A noter que la science (mécanique quantique, relativité générale, biologie, … ) ne nous dit rien du phénomène du surgissement de la séquence sensations, émotions, sentiments, compréhension puis conscience, même si ces phénomènes sont accompagnés d'évolutions de la matière.
Bien / Mal
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- Version n° 3 du 20-03-2024
Le bien et le mal : un mystère … Il me paraît difficile de nier que des hommes font le mal (guerres, méchancetés, … ). On peut se demander s'ils en ont conscience, et je doute fort que ce soit toujours le cas : quelle est alors leur responsabilité ? Responsable, mais pas coupable ?
Dieu ne veut pas le mal, mais son amour lui interdit de l'empêcher. Quel est le parent qui n'a pas laissé son enfant faire un choix qu'il pensait mauvais ? Pourquoi Dieu-Père n'a-t-il pas empêché la Croix (ou toute autre condamnation de Jésus) si ce n'est parce qu'il a respecté le choix de Pilate provoqué par la demande des autorités religieuses de l'époque (l'inquisition n'a pas fait moins bien !) ? C'est bien l'interrogation du "mauvais" (quel vilain mot qui juge !) larron …
St-Paul : n'a-t-il pas dit lui-même "je fais le mal que je ne veux pas … " ?
Je crois qu'il faut toujours repartir de l'essentiel du message que Jésus a cherché à faire comprendre : Dieu veut l'Amour. Dieu nous appelle au bien, il le souhaite, il le demande, mais il ne l'impose pas.
Amour et volonté
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- Version n° 7 du 12-10-2024
L'amour humain peut être sensible. Il peut aussi être uniquement le fruit du vouloir aidé par la grâce : l'amour de l'ennemi … il faut alors se forcer, mais l'Esprit peut vous récompenser par une paix intérieure qui remplace la fureur.
Aimer l'autre, c'est vouloir l'aider à devenir ce qu'il est vraiment. Il y a des degrés dans le ressenti (agapé, philia, éros). Jésus a vécu cela par exemple avec Lazare.
Notre amour pour Dieu peut aussi devenir totalement insensible (la nuit de Sr Térésa). Cet amour de Dieu s'exprime difficilement en direct (par la prière ?), c'est plus concret quand cela passe par un autre être humain : il est alors incarné. L'amour présente en effet des facettes diverses. Il n'est pas exclusivement élan spontané.
Notre Père
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- Version n° 9 du 10-10-2024
Une paraphrase qui ne se veut surtout pas iconoclaste :
Notre Père qui est omniprésent, puisse Ton nom être reconnu pour qui Tu es.
Que ton Amour submerge tout.
Que tes désirs soient satisfaits dans l'univers et au-delà.
Donne-nous la force de mériter de quoi vivre dignement.
Pardonne-nous nos faiblesses et aide-nous à faire de même pour ceux qui nous ont blessés.
Aide-nous à ne pas céder aux tentations mauvaises.
Fait que notre amour domine le mal que nous pourrions éviter.
Amen.
Quelques explications :
- Cieux : est un terme avec plusieurs sens et, en outre, évoque une localisation de Dieu d'où omniprésent.
- Règne : c'est effectivement le terme du temps de Jésus, mais moins pertinent aujourd'hui ; l'appel au royaume est celui de l'Amour.
- Volonté : si Dieu exprimait une volonté qui pourrait s'y opposer ? Dans l'amour, Il désire nous convaincre d'adhérer librement à sa proposition.
- Terre : s'y limiter correspond à sa position centrale de l'époque : l'univers est plus large, mais il y a peut-être d'autres espaces d'où au-delà … sans oublier les anges.
- Donner : cela correspond, au premier degré, à une attitude passive d'assisté ; au second degré, l'église veut y voir une évocation, par Jésus, de l'eucharistie quotidienne qui est une invitation récente …
- Offenses : cela me semble, dans son acception actuelle, un mot trop fort : comment pourrait-on offenser Dieu qui ne peut être atteint ? N'avons-nous pas plus de défaillances que de volonté de défier Dieu ?
- Tentation : si Dieu nous supprime la tentation, que reste-t-il, non seulement de nos vertus (il n'y a pas de vertu à renoncer à ce qui ne tente pas !) même si elles n'ont qu'une importance toute relative, mais aussi de notre liberté.
- Mal : Dieu n'est pas à l'origine du mal, mais pour respecter la liberté de l'homme, Il le tolère. Il s'interdit de nous en délivrer, mais Il propose sa grâce pour faire progresser notre amorisation qui fera disparaitre le mal dont nous sommes responsables.
Etre à l'image de Dieu
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- Version n° 5 du 12-10-2024
Puisque la Genèse nous considère comme une image de Dieu ce n'est certainement pas par notre dimension matérielle puisqu'il est pur Esprit sans compter que le génial de la reproduction sexuée (conçue par Dieu), compte tenu du nombre de gènes impliqués (±30 000), donne naissance à une combinaison originale et unique : pas un clone.
Cependant, puisque Jésus est pleinement homme et Dieu, nous sommes bien ici-bas à son image.
Notre esprit peut lui aussi être à l'image de Dieu qui est un être spirituel.
Nous le sommes donc à deux "niveaux".